LA CONSERVATION PREVENTIVE.
Le but principal de la conservation préventive est de stopper les dégradations par différentes opérations dont les principales sont :
- Soutien des déchirures, il est réalisé au fil à partir des parties saines en construisant un cadre autour de la déchirure pour soutenir les fibres restantes, on utilise souvent un point appelé demi-duite*.
- Pose de pièces sur l'envers des trous. Au point de bâti* dans un premier temps pour empêcher le trou de s'agrandir au fur et à mesure du travail. Il faut aussi créer des passes de fil en diagonale pour éviter les déformations.
- Soutien du pourtour pour éviter les déformations du périmètre ou en rétablir la régularité.
- Elimination des parties trop abimées. Particulièrement celles qui sont pourries et peuvent devenir contaminantes. Il devra néanmoins être conservé le plus possible de l'existant*.
- Suppression des anciennes restaurations. Si elles ne sont pas conformes à la restauration envisagée ou si elles ont été mal réalisées. Elles sont souvent trop tendues (ou distendues) ou les couleurs ont viré avec le temps pour les plus anciennes.
- Consolidation en profondeur. Destinée à conserver et à renforcer le plus possible l'existant, elle permettra d'effectuer les restaurations sur des bases saines et solides. Elle consiste en des passes de fil à l'intérieur même de la contexture du textile pour rendre plus solide et homogène certaines parties fragiles ou affaiblies par rapport à l'ensemble.
Une fois cette Conservation préventive réalisée, on peut passer à l'étape suivante :
LE NETTOYAGE.
Il consistera en premier lieu en un nettoyage mécanique, c'est à dire essentiellement un dépoussiérage pour éliminer les particules étrangères lourdes telles que les poussières, les excréments d'insectes, la terre.
Il se pratique à la brosse douce ou au pinceau ou encore avec un aspirateur à débit réglable muni de buses spécifiques. On doit en recouvrir l'embout d'un grillage de plastique fin pour éviter d'aspirer le textile lui même s'il est léger ou fabriquer un écran protecteur en grillage de plastique bordé de coton et l'appliquer sur le textile à aspirer.
L'aspiration doit se faire sur un support propre (drap ancien ou papier de soie) et toujours à faible puissance.
Les textiles extrêmement fragiles ou ceux dont les fils sont d'apparence poudreuse ne doivent pas être aspirés. C'est également le cas de ceux qui présentent de nombreux fils brisés et des éléments décoratifs mobiles comme des perles, des paillettes ou des plumes.
Ce nettoyage mécanique terminé, nous aborderons la seconde partie du nettoyage :
LE LAVAGE.
Avant de laver un textile il faut toujours procéder à un test de solidité des couleurs.
Il se réalise en déposant quelques gouttes d'eau (distillée, de pluie ou de source) sur une partie cachée du textile que l'on pose sur un buvard ou un tissu de coton blanc et que l'on recouvre d'un autre buvard ou tissu. Si après quelques minutes le tissu n'a pas déposé de couleur, on procède de la même manière avec le détergent choisi. Et ainsi de suite pour chaque couleur.
Le détergent sera soit un détergent anionique spécifique pour les textiles anciens (se trouve aux Usa et au Canada), soit un détergent naturel (noix de lavage de Sapindus ou lessive bio à base de Saponaire).
Si tout se passe bien on peut passer au lavage proprement dit.
La mise en place du textile à laver se fait sur un cadre de grillage surélevé ou dans le cas présent sur des rouleaux de canisses en plastique permettant l'évacuation de l'eau par dessous.
On fait ensuite plusieurs trempages en fonction de la saleté de la pièce, une bonne indication est la couleur de l'eau qui s'en écoule.
Puis on peut commencer le lavage à l'aide d'une brosse douce (brosse à habit).
La brosse doit être passée délicatement de manière circulaire.
En insistant bien sur les parties très sales.
Une fois la pièce lavée entièrement on laisse un peu agir le détergent (5 minutes maximum).
Et on peut passer au rinçage. Il en faudra 4 ou 5 avant que le détergent soit entièrement évacué et le textile parfaitement rincé.
Le dernier rinçage sera fait d'eau de pluie aditionnée de vinaigre blanc pour redonner de l'éclat aux couleurs, de la brillance à la laine et pour son action antiparasitaire préventive.
Le séchage se fera à l'ombre et assez rapidement, on peut pour se faire, s'aider d'un ventilateur ou d'un sèche-cheveu en position air froid, mais jamais au soleil ni avec de l'air chaud.
Le prochain billet de cette Chronique sera consacré à la Restauration... à bientôt.
* (cf la page Lexique)